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Esprit Rando Reflex'Photos

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Allier l'esprit de la randonnée pédestre à notre passion de la photo


Tenerife : Un petit air de printemps éternel sur l'île au volcan

Publié par Philo sur 17 Février 2014, 12:53pm

Catégories : #Rando à l'étranger, #Rando en Montagne, #Sentiers côtiers, #îles

Dans l'océan Atlantique, située à quelques quatre heures de paris à vol d'oiseaux de fer, l'île de Tenerife fait partie de l'archipel des canaries. C'est la plus grande et la plus haute des sept îles qui le composent.  Elle offre un patchwork de paysages extraordinaires sous un climat tropical ou règne un éternel printemps. Ses vastes étendues de paysages de nature vierge en font donc une destination incontournable pour les amoureux de la randonnée pédestre, un terrain de vagabondage idyllique pour les marcheurs romantiques.

Bref, c'était l'une des destinations rêvées pour ce mois de février et les huit petits jours de liberté que j'avais en ma possession. L'occasion de fuir la ville  et ces mois d'hiver trop pluvieux qui me donnent l'impression de végéter, voire même de faner. Un billet d'avion au tarif très abordable, dégoté en dernières minutes, via le site web de la compagnie low cost Air Méditerranée, et voilà que je m'envole rejoindre l'anticyclone des Açores sur l'île au volcan, histoire de corroborer ce bel aphorisme de Sylvain TESSON "Anticyclone : psychotrope atmosphérique guérissant de la dépression".

J'ai prévu de m'immerger au sein de la variété de paysages de l'île : forêt brumeuse du massif du Téno, cultures en terrasses, gigantesques falaises de Los gigantes, barrancos de Masca,  gorges verdoyantes sauvages et isolées du massif de L'Anaga, cirque désertique de las Cañadas , sommet du Guajara (2715m). J'ai prévu de terminer la semaine en beauté en rejoignant le refuge de l'Altavista où j'ai réservé une place pour le 13 fév. J'ai l'autorisation pour gravir et atteindre le sommet du Teide (3718m) pour le levé du soleil du jour de la Saint-Valentin.

Sentier des crêtes Du teno Alto vers Santiago del Teide

Je commence la semaine en douceur par une petite randonnée dans le massif du Téno. Je rejoins d'abord le mirador de Baracan, un emplacement idéalement situé entre deux vallées, qui offre un point de vue remarquable. D'un côté, les pentes douces de la vallée d'El Palmar, recouvertes de cultures en terrasses... De l'autre, les falaises abruptes de Los Gigantes qui dévalent jusqu'à l'océan. Le vent, m'effleure avec douceur, dépose un baiser sur ma joue. Un doux frisson, comme une vague de tendresse, déferle et se répand sur tout mon épiderme, l'effet de la bise, sans doute.

Après quelques minutes posées à scruter le paysage, j'emprunte un petit sentier de crête qui surplombe l'océan et qui doit me permettre de rejoindre le village de Santiago del Teide.

Le chemin monte doucement au milieu de la végétation canarienne. Les figuiers de barbaries se mêlent aux laiterons, une sorte de pissenlits géants aux grandes feuilles dentelées... Certains arborent déjà de grosses fleurs jaunes vifs. Des euphorbes recouvrent le sol au milieu des pins endémiques. Les pins canariens, qui ont la particularité de comporter des aiguilles qui se regroupent par trois, jouent un rôle vital pour les îles canaries. Situé à une altitude de 1000 à 2000m, ils se trouvent juste là où se concentrent les nuages. L'eau  de condensation se dépose sur leurs aiguilles et finit par s'écouler au sol. Ils permettent ainsi l'alimentation en eau d'un bon nombre de canariens. L'autre alternative consiste à dessaler l'eau de mer. Un peu plus haut, des filets ont été tendus ingénieusement pour récupérer des gouttelettes de brume... et qui ramassera à la petite cuillère le brouillard coupé au couteau... de multiples galeries et canaux ont été creusées pour rapatrier l'eau, cadeau de vie.

Aie ! Une espèce de concombre de mauvais poil, qui n'a manifestement pas accepté que je lui marche sur les pieds, vient de prendre honteusement sa revanche.

Je vais plus avant, je fais un petit bout de chemin avec le temps,  je vis... J'ai brusquement l'envie de descendre au village pour prendre un petit remontant. Je plonge vers Santiago del Teide au milieu de la végétation : par ici, des agaves et de beaux amandiers en fleurs,  par là, quelques squelettes de vipérines...  dénudées en ce début de mois de février, les vivaces ont perdu leur magnifique manteau de corolles rouge corail.

Je rejoins bientôt l'asphalte. Un dragonnier magique borde la route. Je m'en approche. L'arbre au sang de dragon a de multiples vertus : Il  chasse les mauvais esprits et attire la chance. On attribue même à sa sève rouge foncée de nombreuses propriétés   médicinales : hémostatiques, anti-diarrhéiques, anti-ulcéreuses, anti-microbiennes, anti-virales, anti-inflammatoire...Bref, un arbre à sang magique !!!

J'atteins plus loin la plaza d'arguayo au centre de Santiao del Teide où je déguste une grand-é dorada bien fraîche.

Une belle petite promenade, sans grande difficulté, un bon bain de printemps. 

Lien vers l'album photos de la promenade

Ascension du mont Guajara (2717m)

Changement complet de décor pour cette seconde journée de randonnée sur l'ile de Ténérife. Je quitte la végétation florissante du massif du Teno pour rejoindre l'univers volcanique et minéral de Las Cañadas : j'ai rendez-vous aujourd'hui avec la montaña de Guajara, réputée offrir une vue imprenable sur toute la caldeira et sur le Teide (3718 m) dont la forme parfaite lui vaut le surnom de fujyama canarien.

Je rejoins d'abord le parking du parador, point de départ d'un bon nombre de randonnées du parc national du Teide.

Je m'engage alors sur le sentier n°4 dit de "Las 7 cañadas" sur la droite du parador jusqu'à croiser une piste et l'embranchement entre les entiers n°31 et n°5. Mon guide de poche me conseille de suivre le sentier 31... Vertigineux, superbement aérien, constellé d'éclats d'obsidienne ... Bref, des mots, des adjectifs qui flattent mon esprit bouquetin. J'en ai l'eau à la bouche ... Voilà un sentier qui mérite d'être battu. Un panneau indicateur freine mes ardeurs : Le camino est fermé ! il présenterait de réels dangers en cette saison.  Une banderole de sécurité barre d'ailleurs l'accès au chemin comme pour confirmer l'interdit... J'hésite à passer... J'opte finalement pour la raison, me métamorphose en marmotte et emprunte le sentier n°5, bien plus débonnaire, direction "la degollada de guajara".

Le sentier grimpe tranquillement entre les retamas et les vipérines qui ne sont pas encore fleuris... Il offre de très beaux points de vues sur le grand volcan et ses coulées de lave, sur le Pico Viejo et sur toutes les cañadas.

Le sentier 5 me mène à un point de vue sur la côte sud et le versant nord de l'île. J'emprunte à partir de cet endroit, le sendero  n°15. Je suis maintenant au dessus des nuages, ces délicieuses patisseries du ciel situées entre le moelleux et le fondant. Le spectacle est gandiose : la montagne de la palma au loin, forme un tout petit îlot qui flotte dans la mer de nuages.

Un dernier petit coup de rein pour terminer l'ascension et me voilà en haut du Guajara. Quel spectacle ! Je suis face au pic du Teide. Je surplombe un immense cirque désertique en forme de fer à cheval. Les roches colorées se mêlent aux coulées de lave sombres dans une atmosphère quasi-lunaire. Le tout baignant dans un océan de nuages.

Je pique-nique dans un petit abri de pierre pour me protéger du vent. Derrière l'une d'entre elles, se trouve une petite cache secrète qui renferme un livre d'or. Des mots, des signes, écrient en toutes les langues témoignent que l'émotion qui envahit le randonneur au sommet du Guajara est universelle.

J'effectue un peu plus tard la descente en mode bouquetin en empruntant un petit sentier, balisé par des cairns et marqué de quelques signes de couleur verte. Le sendero suit la crête... Je descends rapidement, dans un nuage de poussière... Je passe un petit éboulis de petites pierres ponce... Je dévale les pentes en marquant quelques arrêts afin de me goinfrer par ces paysages à couper le souffle. 

je rejoins finalement un peu plus bas, le sentier n°15 et reprend l'itinéraire aller pour rejoindre le parking du parador.

Au final, j'ai parcouru 700m de dénivelée positive en à peu près 4h30 à 5h.

Une très belle journée. Un moment de montagne inoubliable.

Lien vers l'album Ascension du Guajara

Barranco de Masca

Les barrancos sont des gorges profondes entourées de parois rocheuses de plusieurs centaines de mètres de haut. Fouler les barrancos est une aventure à part entière. Je vais commencer par descendre le barranco del natero afin de rejoindre le petit village de Masca, je poursuivrais ensuite dans le barranco de Masca jusqu'à rejoindre, le niveau de la mer. Je rejoindrais alors Los Gigantes par catamaran.

La randonnée commence à près de 1000m d'altitude par une descente dans le barranco del Natero. Le petit sentier descend dans le canyon au coeur d'une végétation dense. Je me retrouve en pleine jungle au milieu des chèvres qui font tinter leurs petites clochettes. La gorge est entourée d'impressionnantes falaises jonchées de candélabres... Le sentier s'ouvre un peu, une odeur de genêts, bien qu'ils ne soient pas encore en fleurs, se répand dans l'atmosphère.

Un peu plus loin, le sol est maculé de calcaire. Il me semble marcher sur des coquilles d'oeufs géantes.

J'atteins alors l'entrée d'une galerie de plusieurs centaines de mètres qui doit me permettre de traverser les arêtes escarpés au nord du barranco.  Le fond de la galerie est remplie d'eau? Je change de godasse et allume ma lampe frontale. J'ai de l'eau jusqu'au mollet.. La galerie semble interminable, j'avance doucement, je me sens moyennement rassuré dans l'obscurité totale. J'ai hâte de voir le bout du tunnel.

Le tunnel débouche enfin face au village de Masca que je découvre face à moi, sur les hauteurs. J'ai rejoint l'extraordinaire barranco de Masca, mon nouveau terrain de marche jusqu'à l'océan.

Le parcours jusque là désert, devient beaucoup plus animé... De nombreux groupes de touristes, plus ou moins équipés descendent le barraco.

La végétation est très différente : je pénètre dans un véritable jardin d'Eden où se côtoient palmiers, figuiers, genêts, forêts de roseaux, cactus et tabaibas. Je plonge dans la gorge en suivant un filet d'eau. De chaque côté, se dressent d'impressionnantes falaises volcaniques de plusieurs centaines de mètres de haut. 

Le barranco est un véritable labyrinthe de rochers. Des creux, des pics, des canyons, des dykes, il faut tantôt escalader, contourner, descendre de gigantesques formations rocheuses de toutes sortes. L'imagination de dame nature est sans limite, le paysage est superbe, le spectacle est grandiose !

Un attroupement s'est formé un peu plus bas... J'entends des cris. Un personne a chuté dans un ravin et se trouve 3 à 4 m plus bas, le crâne ensanglanté, mais conscient.  Les secours sont vite prévenus... Un hélicoptère va intervenir.

Je poursuis mon chemin... le mugissement de la mer se rapproche peu à peu, puis devient plus pressant... Tout à coup, une petite crique se dévoile comme par magie. Jai atteint l'océan après près de 5h de marche. Je suis éblouis par le scintillement drs rayons du soleil qui se reflètent dans l'océan. Je ne résiste pas à l'envie de plonger dans cet écrin de lumière. Les paillettes mêlées à l'iode revitalisent ma chair. Je prends un bain de soleil par réflexion. J'ai l'impression de voir une sirène, une déesse dans son coquillage.. je nage et je m'invente des fées.

Lien vers l'album photos  Barraco de Natero et de Masca

Massif de L'Anaga

Avant d'attaquer l'ascension du Teide, je décide d'arpenter les sentiers du massif de l'Anaga. Depuis le pittoresque petit village de Batan de Abajo, je parcours une belle vallée sauvage et verdoyante.

Lien vers l'album Massif de l'Anaga

 

 

 

Ascension du Teide (Té-i-dé)

La première journée consiste à rejoindre le refuge de Altavista (3260m) à partir des formations rocheuses de Roques de Garcia. Le sentier emprunte les pentes volcaniques sableuses au milieu de coulées de laves noires. La première partie de l'ascension d'effectue sur une piste large et peu pentue. La seconde se déroule sur un sentier de montagne en zigzague au coeur un univers complètement minéral. la végétation est quasiment absente. Après 4h d'effort, le refuge est à vue. 

Une trentaine de personnes a réservé pour cette nuit. Comme souvent dans les refuges de montagne, Il est bien difficile de fermer l'oeil.  4h, le réveil est brutal, il faut gagner le sommet et parcourir les 500 derniers mètres à la frontale. Certains passages raides, recouverts de glace, sont très glissants... Je monte à petits pas en faisant très attention. Je rejoins le pont d'arrivée du téléphérique. Il reste 200m à parcourir. La pente devient plus raide encore, je perçois maintemant nettement des odeurs de souffre... des fumerolles et jets de vapeur s'échappent ici ou là, puis c'est le sommet.

Le soleil se lève sur le Teide, l'ombre du pico se reflète sur la mer de nuage... Splendide !

Lien vers l'album photo : Ascension du Teide

 

 

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