Situé dans le département des Alpes Maritimes et de haute Provence, le parc national du Mercantour est considéré comme l'un des parcs les plus sauvages de France et comme l'un des plus variés sur le plan des paysages. Il partage plus de 30 kms de frontières et est jumelé avec le parc voisin italien sur le massif de l'Argentera.
C'est dans la vallée de la Haute Tinée entre la station d'Isola 2000 et de Saint Etienne de Tinée que s'est déroulée notre petite escapade montagnarde d'Août 2018. Puisque a Montagne ne vient pas jusqu'à nous, puisque que la vue des terrils ne suffit pas à nous chatoyer, allons à la montagne... Parce que la montagne nous offre tout ce que la société moderne oublie de nous donner et qu'à la montagne, plus qu'ailleurs, se fondent le regard et le coeur... Allons à la montagne. Au diable les 1000 kms qui nous sépare du Sud de la France, Accompagné de ma Noumie, je prends la direction de la Haute Tinée, de ses petits sentiers, de ses hauts sommets et de ses nombreux lacs d'altitude, le coeur et les yeux grands ouverts.
Lien vers l'album : Sentiers Cimes et Lacs de Haute Tinée
Les Lacs de Terre Rouge et de Valscura - Pas de Loup
Données de la rando
Description : Une belle randonnée d'accès facile, familiale en France et en Italie. Elle nous mène au paisible cirque des lacs de Terre Rouge, à l'abri des parois granitiques de Tavels et dominés par l'imposant Mont Malivern. Puis vient le Passage de frontière à la baisse du Druos pour fouler le Parco nationale Alpi Maritime de nos voisins italiens jusqu'aux lacs de Vzlscura en contrebas.
Carte IGN : 3640 ET
Départ : Isola 2000, hameau supérieur au bord du parking de l'hôtel des chalet MARANO
Distance : 17,5kms
Dénivelé Posiitf : 1104m
Point le plus bas : 2070m
Point le plus haut : 2665 m
Durée : 6h50
Au fil des pas
Nous cherchons désespérément l'Hôtel Diva, point de départ de la randonnée en suivant les panneaux indicateurs de la station Isola 2000. Aucunes traces... La logique et nos sérieuses bases en matière d'orientation nous pousse à en déduire que celui-ci s'appelle désormais Chalet MARANO.
Un petit sentier sur la gauche du parking indique la direction des lacs de Terre Rouge. Nous nous élevons dans l'adret de la station jusqu'à rejoindre une piste de ski qui monte vers le col de la lombarde.
Nous traversons la piste et prenons en face un chemin dessiné par des cairns au milieu d'un éboulis, puis franchissons, à gué, le vallon de Terre Rouge à gué et atteignons assez vite la balise 93 où nous découvrons les petits lacs (2417 et 2425m) et le grand lac de Terre Rouge (2452m).
Nous laissons la direction de Pas du Loup à notre droite. nous avons prévu d'y revenu dans l'après-midi lors de notre retour. Nous c contournons le grand lac par la gauche et suivons le chemin qui en quelques lacets nous conduit à la baisse de Druos (balise 94 : 2628m) un col frontière entre la France et l'Italie.
Ici, la vue est imprenable sur le cirque italien de Valscura et sur ses lacs en contrebas. A gauche : l'épaulement sommital du Malivern (2938m) me fait de l'oeil et titille mon envie de hauts sommets. Un amas de sac à dos, déposés au sol, atteste qu'une quinzaine de randonneurs ont attaqués l'ascension.
Je convainc Noumie de me suivre et nous rejoignons, côté italien, une sente en direction du Malivern jusqu'à atteindre un couloir d'escalade d'une trentaine de mètres. Une cheminée rocheuse en V me parait assez facile à escalader mais Noumie qui est sujette au vertige, refuse de me suivre et préfère m'attendre ici. J'engage, seul, l'ascension. Je trouve pas mal de prises pour m'assurer et atteint assez vitre une terrasse pierreuse. Je distingue au loin le sommet du Malivern. 2 jeunes randonneurs qui ont effectués l'ascension très tôt ce matin me renseignent sur le parcours restant. Il semble, à les entendre, que j'ai fait le plus difficile et qu'il suffit désormais de suivre des cairns et des drailles. Il n'y a, à partir d'ici, plus vraiment de chemin. L'un d'entre précise qu'il reste tout de même à franchir la partie finale très aérienne de l'ascension, qui suit des vires rocheuses, afin de pouvoir rejoindre le plateau sommital à 2938m et qu'il me faut compter au moins 1h aller/retour à compter de ce point. Je renonce à laisser ma Noumie seule tout ce temps et entame à contre-coeur la descente de la cheminée rocheuse que je viens d'escalader. J'aurais aimé effectué cette ascension avec Noumie. Nous nous promettons ici d'acheter des baudriers et cordes, pour permettre de sécuriser my love dans ce type de passage.
Nous descendons alors dans le cirque italien jusqu'à une caserne abandonnée et découvrons les quatre lacs de Valscura (2474m pour le plus haut et 2250m pour le plus bas). Nous partageons notre repas sous l'oeil acéré des chocards tentés à venir grappiller leur pitance.
Sur le retour en direction d'Isola 2000, au niveau de la balise 93 (2425m) , nous prenons à droite le sentier qui remonte le vallon de Pas de Loup. Le chemin est plus sauvage, moins fréquenté. Nous apercevons au loin quelques chamois.
Noumie, qui a atteint la première le lac de Combe Grosse (2532m), m'envoie un joli bisou qui s'envole au vent. Je me presse pour en goûter toute la saveur.
J'aime tous les bisous : le bisou de miel doux et sucré, le bisou plume qui chatouille, le bisou Mammouth énorme XXL, le bisou Tatoo je t'ai dans la peau, le bisou grigri envoûtant et protecteur, le bisou Arc-en-ciel lumineux éclatant coloré, le bisou Shalimar à fleur de peau aux parfums sensuels, le bisou Duracell qui dure si longtemps, et le bisou Troubadour toujours en musique et en poésie, le bisou étoilé constellé de rêves, le bisou soleil chaud rayonnant et doux, le pétillant toujours ivre de vie et le bisou rebelote et encore un...le bisou je t'aime susurré à l'oreille et même le bisou crapaud parce qu'il faut croire aux contes de fées.
Mais j'affectionne plus particulièrement ce petit bisou qui vole au vent, un bisou pèlerin qui voyage sur moi, par-ci, par-là, un peu partout. Il agit comme un bisou 7ème ciel... Alors, je piaffe de plaisir, je savoure. On est pas bien , là, tous les deux, ici...
Après le lac de Combe Grosse, le cadre devient plus minéral. Nous progressons au coeur d'un paysage de haute montagne.
Je peste maintenant contre ma montre Apple Watch Sport, incapable de tenir plus de 4h30 en mode Exercice Marche/Rando et qui vient une nouvelle fois de s'éteindre lâchement en plein exercice... Une autonomie à pleurer pour une montre censée enregistrer nos activités sportives. Noumie qui dispose d'une montre Fitbit charge, dispose, quand à elle d'une autonomie de 4 jours... Ras le bol d'Apple. A mon retour, je me débarrasse de mon Apple Watch et la remplace par une Fitbit Versa, bien moins chère, et bien plus efficace.
Nous atteignons Pas de Loup, borne frontière entre le haut vallon de Chastillon d'Isola 2000 et le vallon de Rio Freddo en Italie. Superbe !
Puis nous regagnons la station d'Isola 2000 et notre hébergement alors que le ciel s'assombrit. Une belle journée. C'est bon de retrouver l'univers de la montagne. Les terrils ne peuvent décidément pas se comparer aux montagnes :-)
Les Lacs de Vens
Données de la rando
Description : Une très jolie randonnée avec en objectif l'une des plus belles séries de lacs du Mercantour.
Carte IGN : 3639 OT
Départ : Après Saint Etienne de Tinée, prendre la direction du col de la Bonnette par la route départementale 64. Après la cascade et le hameau des Vens, se garer sur le parking à gauche de la D64 à l'altitude 1533m.
Distance : 16,5kms
Dénivelé Posiitf : 1150m
Point le plus bas : 1533m
Point le plus haut : 2413 m
Durée : 6h
Au fil des pas
Après avoir traversé, à gué ou via le petit pont piétonnier pour les moins téméraires ;-) , le petit ruisseau des Vens, nous atteignons la balise 21, laissons le large chemin pour emprunter à gauche la sente d'accès aux lacs des Vens.
Nous suivons une cascade située à main gauche. Le bercement de l'eau rythme notre progression. Le chant de l'eau se déverse, nous transperce, et doucement nous transporte... Mêlé à notre marche, il nous procure cette douce sensation de relaxation. Que c'est bon d'être là ! Le calme, la tranquillité... Il me semble que s'évacuent de nos corps toutes ses tensions accumulées, ce stress qui nous bouffe quotidiennement l'existence. C'est comme si, à l'écoute du bruit de l'eau, nous épanchions notre soif de Vie, nous accédions à une source de plénitude.
Quelques passages en sous-bois, et nous traversons la cascade par un petit pont de bois. L'occasion d'un petit selfie.
Sur l'autre rive, le chemin serpente au milieu de pierriers jusqu'à rejoindre la balise 22 à 2000m d'altitude.
Deux choix s'offrent à nous. Rejoindre le lac central par le pas des pêcheurs à notre droite ou prendre à gauche en direction du lac le plus en amont près du refuge des Vens. Nous prenons à gauche et poursuivons l'ascension.
Nous atteignons assez vite le point 2409 où nous distinguons le plus grand lac et le refuge et deux autres lacs plus petits. Le spectacle annoncé se vérifie. Le paysage est de toute beauté.
Nous décidons de rejoindre le refuge (2380m) en longeant un sentier qui surplombe le lac plus en amont et qui rejoint le chemin provenant du col de fer.
Après un petit café partagé sur la terrasse du refuge, nous descendons au bord du lac et le longeons par sa rive droite en direction des autres lacs de Vens. Nous profitons longuement du spectacle offert par ce joli coin de nature et par cette symphonie de l'eau : 7 ou 8 lacs étagés sur plusieurs niveaux, qui se déversent l'un dans l'autre par de jolies cascades. Tantôt sertis dans la roche, entourés de pins cembro et de mélèzes, ou bordés de linaigrettes.
Au fil de l'eau, nous nous laissons entraîner par le courant de la Vie. Nous baignons dans le bonheur. C'est beau et ça fait un bien fou. La montagne a ce don : celui d'émerveiller, de ressourcer. Elle invite à savourer l'instant. Alors on s'émerveille à chaque nouvelle chute d'eau, à chaque nouveau lac que l'on découvre.
Après avoir passé les balises 27, puis 26, nous franchissons une dernière passerelle à 2285m et atteignons le dernier lac des Vens
Nous rejoignons la balise 27, nous nous offrons un dernier petit bain de plaisir à contempler ces beaux lacs d'altitude avant d'engager la descente et le retour à St Etienne de Tinée.
La crête de Lausetta et le Tour du Lausfer
Données de la rando
Description : Parcours panoramique sur la ligne de crête entre les vallons de Chastillon et d'Orgials, découverte du sanctuaire de Santa Anna et joli circuit en boucle entre la France et l'Italie, parsemée de lacs autour des cimes du Lausfer
Carte IGN : 3640 ET
Départ : Col de la Lombarde. Mieux vaut y venir tôt. Il y a peu de places pour se garer au col, et la petite route italienne au delà du col est très étroite et sinueuse.
Distance : 21,6kms
Dénivelé Posiitf : 1150m
Point le plus bas : 2010m
Point le plus haut : 2460 m
Durée : 5h30
Au fil des pas
8h30... Nous garons la voiture au col de la Lombarde (2350m) tout prêt de la borne 100 et prenons la direction du sanctuaire de Santa Anna par la crête de la Lausetta. Le brouillard nous enveloppe et nous empêche d'observer la vue ce matin. Nous progressons tantôt versant français, tantôt versant italien, quasiment toujours à l'horizontale, tout juste quelques pentes par-ci, par-là... Après tête grosse du cheval 2331m, nous atteignons assez vite en moins d'une petite heure de marche la cime Moravachère (2383m). Le calme de notre progression matinale est subitement rompu par un brouhaha qui monte de la vallée italienne et atteste de l'effervescence autour du sanctuaire de Sanrta Anna di Vinadio.
Nous plongeons vers le sanctuaire en empruntant un sentier au milieu d'éboulis. Nous descendons 300m d'altitude en très peu de distance, au milieu d'une multitude de bondieuseries qui bordent le chemin.
A proximité du sanctuaire, c'est la grande foule. Le coin est très fréquenté par les italiens et en ce Dimanche 12 Août 2018, c'est une véritable cohue. Nous étions loin de nous douter que nous allions trouver ici autant d'individus.
Le sanctuaire de Sainte-Anne est le plus haut d'Europe. C'est ici que Saint Anne serait apparue à une jeune bergère de Vinadio. Près du rocher de l'apparition, une statue de Sainte-Anne et de la vierge Marie a été érigée. Une véritable procession de familles italiennes ont envahit le lieu et les sentiers alentours. Ca hurle dans tous le sens. La journée s'annonce bien moins calme que prévue.
Après quelques minutes de non-recueillement au sanctuaire, nous remontons en direction du irque secret des lacs Lausfer et de l'alpage du Saboulé, sur le versant français, et des lacs de Santa Anna et de Tesina côté italien.
Nous prenons l'abord la direction du col de Lausfer, par une montée en zig et en zag jusqu'au pas de Saint Anne.
Le chemin devient alors plus spectaculaire. Nous empruntons d'anciens chemins de ronde militaires qui ont résisté à l'usure du temps. Taillés dans la roche, ces vires rocheuses forment d'étroites plateformes en flanc de montagne. J'affectionne particulièrement ces sentiers étroits creusés dans des versants raides et exposés.. Ma Noumie est bien moins rassuré dans ces passages aériens mais elle prend sur elle et dépasse son vertige fièrement.
Les lacs étagés de Lausfer sont à vue mais surpeuplés...
Nous remontons vers le col du Saboulé (2460m)
Un nouvelle vire rocheuse nous mène alors au pas de Tesina à 2400m
...puis très vite au lac de Tesina et de Santa Anna, côté italien.
Notre circuit terminé, nous reprenons le chemin vers le col de la lombarde.
Cette randonnée se déroule dans un lieu superbe mais bien trop fréquenté pour pouvoir nous enchanter totalement. Nous aurions assurément pris bien plus de plaisirs, s'il n'y avait pas eu en ce lieu, autant d'italiens qui piaillent à tout va :-)
Le lac et le refuge de Rabuons
Données de la rando
Description : Parcourir le fabuleux chemin de l'énergie et profiter d'un spectacle époustouflant, somptueux au sommet. Une quiétude qui se mérite et qui récompense une longue, très longue, très très longue ascension en forêt.
Carte IGN : 3639 OT
Départ : Parking de Saint Etienne de Tinée, Traverser le pont, le sentier démarre au dessus de la route qui part en direction du col de la bonnette (balise 100)
Distance : 18,3kms
Dénivelé Posiitf : 1476m
Point le plus bas : 1174m
Point le plus haut : 2532 m
Durée : 6h
Au fil des pas
La première partie de cette randonnée s'effectue en sous-bois, une longue, très longue ascension régulière laissant entrevoir de temps à autres par quelques fenêtres naturelles, Saint Etienne de Tinée et Auron. De nombreux noisetiers bordent le sentiers jusqu'à la balise 101 que nous rejoignons en un peu moins d'une heure.
Le chemin forestier se poursuit rejoignant les balises 102, puis 103. Une interminable ascension dont on ne voit pas le bout. Il faut atteindre l'altitude de 2200m après près de 1000m de dénivelée pour sortir du bois et apprécier la vue plongeante sur Saint Etienne de Tinée et sur le Mont Mounier.
C'est à la balise 103 à 2385m que le spectacle prend une tournure hors norme qui frise le grandiose, le remarquable, l'essentiel... notre essentiel.
Tout d'abord, le mythique chemin de l'énergie, taillé dans la falaise avec ses deux tunnels. Surréaliste, magnifique... il n'y a pas de mots pour décrire ce chemin construit entre les deux guerres par la compagnie Energie Electrique du Littoral Méditerranéen.
J'en ai fait une petite vidéo pour vous faire profiter du spectacle : Accessible bientôt ici.
Le sentier de l'énergie débouche sur le bâtiment de la prise d'eau EDF, puis se prolonge plus haut vers le lac de Rabuons et là, la magie opère. Beauté, Quiétude.... le lieu nous laisse sans voix, sans mots...
Du sommet, s'offrent à nous, l'un des plus beaux lacs de la vallée de la Tinée et deux des plus hauts sommets du Mercantour Le Tenibre (3031m) et le Corborant (3007m). Un spectacle fabuleux que l'on savoure en toute quiétude.
Une petite vidéo, vue à 360° du sommet : A venir
Les lacs de Tavel par la tête Mercière
Article à venir
Lien vers l'album : Sentiers Cimes et Lacs de Haute Tinée
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